Quand ton mini, de tout juste 4 ans, te sort par un après-midi tout tranquille alors qu’il est en train de jouer aux voitures : « Maman, tout le monde meurt dans la vie »
tu te dis que tu vas avoir besoin d’aide…
Puis quand il enchaîne « moi aussi je vais mourir ? », tu sais très bien que ce n’est pas vraiment une question mais qu’il attend de ta part une réponse franche et sincère.
Alors tu lui réponds :« oui c’est vrai mais pas maintenant, quand tu seras vieux » mais tu sens que la discussion ne peut pas s’arrêter là surtout quand il te répond « ça me rend triste… » avec sa petite moue.
Puis rapidement les questions fusent « on n’a plus de maison quand on est mort ? », « mais on va où quand on est mort ? »
Et la question-qui-tue finale : « est-ce que je vais mourir quand le bébé va naître ? »
HELP !
Bon, bon, bon…pas trop le temps de réfléchir…tu te sens un peu démunie et tu ne veux pas lui raconter n’importe quoi et là illumination !
Tu te rappelles qu’il y a quelques années, ton grand t’avait déjà posé les mêmes « questions-qui-tuent » et tu avais acheté un livre ! Alléluia ! Les livres nous sauvent toujours !
Ce livre, le voici :
» target= »_blank »> Les questions des tout-petits sur la mort
Un livre qui s’adresse aux plus petits (entre 3 et 6 ans) pour aborder ce sujet délicat qu’est « la mort ».
Quand j’ai ouvert le livre et que j’ai vu le sommaire, je me suis dit « bingo ! juste ce qu’il me fallait », en effet il reprend vraiment les questions que s’est posées mini :
Le livre se présente sous la forme de bandes dessinées qui posent une situation avec les interrogations de deux petits enfants et la présence d’un adulte.
Puis une histoire inspirée de contes traditionnels vient répondre à la question de la BD.
Au fur et à mesure des histoires, d’autres questions sont venues à l’esprit de mini mais comme il voulait des réponses très concrètes et rapides, parfois la lecture du conte était un peu longue et l’emmenait sur de fausses pistes.
Par exemple, dans un des contes, un roi faisait tuer les jardiniers qui n’arrivaient pas à faire fleurir un rosier. Et donc une illustration montre une tête coupée…
mini n’a pas attendu la fin du conte pour me poser la question suivante : « on a plus de tête quand on est mort ? »
A la fin de chaque conte, la suite de la BD avec le débriefe des enfants et l’explication de l’adulte sur la morale de l’histoire et ce qu’il faut en retirer.
En conclusion : je dirais que mon fils a plus accroché avec les BD qu’avec les contes dans un premier temps car son besoin était d’en savoir plus, vite et de manière très concrète.
Malgré tout, il s’agit d’un bel album avec de jolies illustrations qui permet d’avoir un bon support pour entamer les discussions sur la mort avec les plus-petits mais ce livre peut aussi s’adresser à des plus grands qui comprendront certainement différemment le sens et le côté poétique de chaque conte.
Pourquoi il est important de répondre aux questions des enfants sur la mort ?
Je pense qu’il est important de dire « la vérité » sur la mort à nos enfants. Il me semble important de parler « VRAI », d’éviter les « il s’est endormi, il est parti, il est au ciel » pour ne pas que les enfants aient par exemple peur de s’endormir après ! Les enfants attendent de la part des parents des réponses claires et précises. On a bien sûr le droit de dire parfois que l’on ne sait pas vraiment ce qu’il se passe après. Par contre, ne pas leur apporter de réponse pour soi-disant les protéger engendre tout l’inverse et surtout beaucoup d’inquiétudes.
On a toujours voulu me protéger de la mort en étant petite et je l’ai très mal vécu. Mon grand-père est décédé d’un cancer alors que j’étais en voyage scolaire. Mes parents, pour me protéger, ne m’ont rien dit au téléphone et quand je suis rentrée, tout était terminé. L’enterrement avait déjà eu lieu. Mon grand-père n’était plus là et je ne pouvais plus le voir. Je ne comprenais rien, j’ai été choquée de cette disparition soudaine et non expliquée. Je n’ai jamais pu faire le deuil. Je crois que cette attitude traduit plutôt nos propres peurs liées à la mort.
Les enfants sont souvent beaucoup plus à l’aise que nous face à la mort, ils posent les questions pour lesquelles ils sont prêts à entendre des réponses. Notre rôle est d’être à l’écoute, de répondre aux questions ou même de leur demander ce qu’ils imaginent ou ce qu’ils en pensent pour voir quelle représentation ils ont déjà de la mort avant de leur apporter la nôtre.
La mort est naturelle et parler de la mort, c’est parler de la vie.
P.S. : j’ai compris quelques jours plus tard pourquoi tant de questions sur la mort…à l’école ils ont abordé la dimension religieuse de Pâques et, au hasard d’une discussion sur « c’est quoi Pâques ? », mini a immédiatement répondu : « Jésus est mort sur une Croix puis il a ressuscité ! ». Heu mais comment tu sais ça toi ? « Bein à l’école on a parlé de Pâques ! », je comprends mieux…
D’autres ouvrages pour parler de la mort avec nos enfants :