
En début de semaine, ce post résonnait très fort en moi. Chaque fois que je vois ma pédiatre, elle me dit qu’il faut que mon Petit Papillon apprenne à s’endormir seul et qu’il ne faut pas que j’intervienne la nuit, évidemment je ne l’écoute jamais.
Ma devise : « Je suis maman le jour et la nuit aussi. »
Hier, je détestais ce post. Une nuit trop courte, beaucoup de réveils, beaucoup de pleurs, des heures de bercement, une fatigue accumulée depuis 14 mois. Hier j’avais la tête en vrac, les cheveux en bataille, les cernes sous les yeux, la tête d’une maman TROP fatiguée par de TROP nombreux réveils. Hier je trouvais ce post culpabilisant, et pourtant ! c’est ce que je fais, je me lève la nuit, je réponds aux besoins de mes enfants, je l’allaite, je le berce jusqu’à en avoir des crampes dans les bras…alors pourquoi ? parce que c’est ce genre de message qui me pousse à être ce genre de maman, celle qui doit à tout prix donner le meilleur, être au top, répondre à tous les besoins de son enfant, ne pas le laisser pleurer, être là coûte que coûte même quand ça me coûte, être à l’écoute, donner, donner, donner parce que c’est BIEN.
Sauf que j’en ai marre de toujours vouloir être CETTE maman qui s’épuise à vouloir atteindre la perfection. Parfois j’ai envie d’être CETTE mère qui ne culpabilise pas…
de laisser son nouveau-né à la pouponnière après un accouchement intensif pour récupérer de ses efforts et être en forme pour s’en occuper le lendemain,
de donner un bib’ parce que c’est tellement plus simple à gérer, parce que tout le monde peut donner un bib’ ! Surtout la nuit, le Papa peut prendre le relais pour qu’elle se repose afin d’être efficace le lendemain et s’occuper de son bébé, de la maison, du ménage, du repas, des autres enfants,
de prévoir un petit dîner en amoureux au restaurant 1 mois après avoir accouché, pour que son couple se retrouve, pendant que les grand-parents gardent pour la première fois ce petit bout de chou,
de donner une tétine à son bébé pour qu’il s’apaise seul, qu’il sache s’endormir seul,
de laisser pleurer son bébé parce que la nuit, NON, elle ne se lèvera pas. Passé 3 mois, son bébé ne mangera plus la nuit car un bébé à cet âge-là n’en a plus besoin, il doit dormir, c’est tout et il faut lui apprendre,
CELLE qui écoute son pédiatre, ses conseils et ses « votre bébé doit faire ceci et cela, il fait des caprices, laissez-le pleurer, vous connaissez la méthode du 5-10-15 ? »
et généralement le bébé de cette maman sait s’endormir seul, dans son lit avec sa sucette, il contemple le plafond ou le mobile au-dessus de sa tête qui l’occupe pendant de longues minutes avant de fermer ses petits yeux lentement, doucement, paisiblement, pour sombrer dans un profond sommeil, la journée il joue tranquillement, allongé sur le dos, ou dans son transat où il observe, se détend, plus tard, installé sur une petite couverture il restera, là où on l’aura posé, entouré de ses jouets préférés, qu’il touchera un à un, dans un sens puis dans un autre, ce bébé dort la nuit de 20h à 8h du mat’ puis enchaîne une petite sieste d’une heure le matin et de 3 heures l’après-midi, sa maman peut faire la sieste pendant qu’il dort, puis faire de longues balades en poussette pour prendre l’air et se ressourcer, ce bébé elle peut le trimbaler de partout, il s’adapte, dort n’importe où, même à côté de la sono,
ce bébé qui ne dérange jamais ces parents…
J’ai toujours rêvé d’avoir ce bébé MAIS je ne suis pas cette maman. Et si c’était elle qui avait raison, qui avait tout compris ?
Souvent je doute, surtout quand je manque de sommeil et que mon petit papillon m’a réveillé toutes les 2 heures pour boire son lait chaud ou pour se blottir contre moi.
Ce matin je l’aime à nouveau ce texte car sans rien changé, en continuant d’accompagner mon Petit Papillon la nuit, en le faisait téter pour qu’il s’endorme, il a dormi toute sa nuit et à cette heure-ci il dort encore. Il va même falloir que j’aille le réveiller…Alors peut-être qu’hier il avait mal au ventre, aux dents, à la tête, qu’il avait vraiment soif, soif de lait chaud, envie de m’avoir à ses côtés, je ne sais pas et je ne saurai jamais mais j’étais là, à ses côtés et je continuerai de l’être pour ne rien regretter mais…
Je prends petit à petit conscience qu’il faut que j’apprenne à prendre un peu soin de moi pour pouvoir prendre soin de lui au mieux mais aussi de mes autres enfants car une maman fatiguée ne donne rien de bon. Le cheminement a commencé…
